Trente par Trente : Une Réponse Ambitieuse pour Conserver Notre Planète

Trente par Trente : Une Réponse Ambitieuse pour Conserver Notre Planète

L’initiative « Trente par Trente » vise à protéger 30 % des terres, des océans et des eaux douces de la Terre d’ici 2030. Si cet objectif peut sembler idéaliste, il s’appuie sur des efforts de conservation déjà en place, souvent sous-reconnus par les systèmes de suivi mondiaux actuels.

Une Nouvelle Approche pour une Meilleure Conservation

Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par des scientifiques de l’Université de Californie à Santa Barbara et de The Nature Conservancy, a proposé une méthode inclusive pour inventorier les zones de conservation à travers le monde. Cette approche met en valeur les données et l’expertise locales, fournissant ainsi une image plus complète de la diversité et de la couverture des zones de conservation existantes.

Focus sur la Forêt Amazonienne

En appliquant cette méthode aux neuf pays couvrant la forêt amazonienne (Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Guyane française, Guyane, Pérou, Suriname et Venezuela), les chercheurs ont découvert une variété de zones de conservation plus étendue que celle reconnue par les systèmes de suivi actuels. Publiées dans la revue One Earth, ces conclusions offrent des lignes directrices pour intégrer cette diversité dans la recherche et la prise de décision.

Des Données Locaux pour une Meilleure Efficacité

Yifan He, co-auteur principal de l’étude et doctorant à la Bren School of Environmental Science & Management de l’UC Santa Barbara, a déclaré que les données générées par cet inventaire permettront aux chercheurs d’évaluer l’efficacité des différents systèmes de gouvernance de la conservation. Reconnaître et suivre correctement les efforts de conservation existants est crucial pour atteindre l’objectif de 30 % de conservation d’ici 2030.

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L’Importance de l’Inclusivité et de la Transparence

Siyu Qin, co-auteur principal de l’étude et chercheur à The Nature Conservancy, insiste sur l’importance de garantir l’inclusivité et la transparence autour des critères et des processus de prise de décision. Savoir qui gouverne ces terres et comment, ainsi que reconnaître leurs visions de la conservation, est essentiel pour planifier un avenir durable pour notre planète.

Des Systèmes de Suivi Incomplets

Les systèmes de suivi actuels omettent souvent des formes de gouvernance territoriale essentielles à la conservation. Par exemple, la gestion communautaire des ressources naturelles, les programmes de paiement pour services écosystémiques et les zones de production écocertifiées sont souvent ignorés en raison de données insuffisantes ou d’une dépendance aux rapports gouvernementaux.

Une Approche Inclusive pour une Meilleure Cartographie

 

La proposition des auteurs inclut des zones de conservation identifiées à partir de la littérature scientifique, des documents juridiques et des connaissances des peuples autochtones et des communautés locales. En cartographiant la conservation par zone dans les pays amazoniens, ils ont révélé une couverture collective de plus de 40 % des terres, contre seulement 28 % dans les bases de données officielles.

Une Reconnaissance Mondiale Nécessaire

 

Les chercheurs ont noté que globalement, environ 45 % des terres sont détenues coutumièrement par les peuples autochtones et les communautés locales, souvent non reconnues dans les bases de données officielles. De plus, une superficie équivalente à celle de l’Utah est réservée à la conservation via l’écocertification du Forest Stewardship Council, et une grande partie de ces terres est dédiée à des projets de compensation de la biodiversité.

Vers un Objectif de 30 % de Conservation

 

L’initiative 30×30, codifiée comme objectif 3 du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal 2022, a été adoptée par de nombreux pays. Pour atteindre ces objectifs, il est crucial de comprendre les formes de conservation existantes et de les intégrer dans les plans de conservation futurs.

Comme l’explique Yifan He, cette approche d’inventaire servira de point de départ aux efforts de planification de la conservation. Avant de créer de nouvelles zones de conservation ou de prioriser les ressources, il est essentiel de comprendre et de reconnaître ce qui existe déjà. Cette reconnaissance est la clé pour atteindre l’objectif ambitieux de conserver 30 % de la planète d’ici 2030.